Mésa-Van-tures, partie 2, Nouvelle-Zélande (27 mai — 8 juin)

Donc. Nous en étions restés à l’arrivée à la providentielle Taranaki, où nous avions garé le van en attendant que la fin du monde passe. Après des conversations téléphoniques ubuesques avec l’assurance et les entreprises de remplacement de vitre, nous en avions conclu que nous ne pouvions rien prévoir près de Taranaki et que nous étions obligés d’aller à Auckland pour changer la vitre, repasser les contrôles techniques et enfin essayer de vendre le van.

Depuis le confinement, nous l’avions seulement utilisé deux ou trois fois pour aller faire les courses, et peu avant le départ, pour aller dîner chez des voisins. La veille du départ pour Auckland, nous l’avons donc pris pour aller déjeuner chez John et Elaine… Enfin, à peu de choses près.

I — Péripéties Taranakiennes

Le déjeuner est à midi, mais on veut passer acheter un bouquet de fleurs avant, on prévoit de partir à 10h. Romain tourne la clef dans le contact : d’une, le moteur ne démarre pas (comme si la batterie était à nouveau à plat), de deux un sifflement strident très très fort retentit dès qu’il essaye de tourner la clef. Le retour sympathique du stress lié au van, quoi… Romain essaye de démarrer avec la seconde batterie mais ça ne fonctionne pas, Juan jette un œil, on pense que le van est mort, c’est pas possible d’avoir à nouveau la batterie à plat. Bien que, les jours précédents il a fait très très froid et on ne l’a pas utilisé… On va demander à Nigel, le gentil voisin, s’il veut bien regarder.

Ce fut notre seconde expérience « pure Nouvelle-Zélande » — après le sanglier sans tête de l’épisode précédent — pour faire démarrer un van en le faisant rouler, on le tire avec… un tracteur, évidemment !

Si on n’avait pas été aussi stressés, on aurait pris une photo, malheureusement l’humeur n’y était pas. Camille n’y croit absolument pas et réfléchit déjà à combien cela va coûter de garage, maiiis après quelques tours, Juan et Nigel arrivent à faire démarrer le van. Booon. C’était peut-être seulement une batterie à plat, après tout. Nous voilà partis (très en retard) pour aller chez John et Elaine. La journée se passe à merveille, on s’entend très bien et ça fait plaisir de pouvoir discuter ensemble après le confinement ! Tant et si bien qu’on ne se décide à rentrer que vers 18h30, quand la nuit est déjà tombée. Vous voyez venir la suite ?…

Le van démarre, pas de souci, les feux vont bien, parfait. Juan et Sara dans leur van partent devant et on les suit… Sauf que — tristesse — la scène de la montagne se répète : feux qui baissent, moteur qui commence à râler, etc. On klaxonne pour prévenir nos amis devant nous, et on s’arrête péniblement sur le bas-côté (au moins, là, c’était à plat et tout droit). Juan et Sara se garent devant, on commence à essayer de regarder mais c’est encore ce p**** de même problème qu’on ne comprend pas. Une voiture s’arrête pas loin, et en sort un jeune garagiste (le hasard) qui nous aide un peu, fait redémarrer le moteur en s’aidant de la batterie, et on repart. Malheureusement, jamais trois sans quatre, rebelote quelques kilomètres plus loin. Cette fois-ci on ne joue pas les héros, on se gare sur une place dans une petite ville, et on rentre dans le van de Sara et Juan, en essayant de rester positifs. C’est mal barré pour partir le lendemain pour Auckland…

Le jour suivant, un garagiste de John et Elaine, après plusieurs quiproquos, récupère le van et le tracte chez lui. On attend un jour, deux jours, on se dit qu’il va falloir commander des pièces qui vont mettre deux semaines à arriver… et à 17h, on reçoit un appel : « C’est prêt ! ». Ah bon ?!

On va donc récupérer le van : la courroie du ventilateur était distendue, il l’a resserrée. Ça fera 100$ (~55€, ouch). Mais bon, potentiellement c’était notre problème jusque là et tout ira bien… Pas vrai ?

II — L’arrivée à Auckland

Nous partons donc pour Auckland le lendemain ; pas de souci sur la route, les paysages sont très beaux, et on arrive heureux, après un fish’n’chips délicieux, chez Norman et Corneli. Là encore, on a beaucoup de chance : ils nous ont accueillis comme de la famille, et hébergés chez eux tout le temps où nous étions sur Auckland.

Mais revenons au van, puisque c’est quand même plus drôle les histoires de galère que les coups de chance.

Le lendemain de notre arrivée, nous allons au rendez-vous chez Novus, la compagnie de vitre. Après une heure d’attente, ils nous expliquent qu’ils ont bien la vitre de remplacement, mais que le cadre qui tient les deux vitres coulissantes doit aussi être remplacé pour pouvoir y accéder… donc il faut rajouter une semaine. Grbmlglbmlgb. Mais bon, l’équipe est sympa, et juste en face il y a une enseigne qui délivre les WOF (contrôle technique) qu’il nous faut, dont le manager nous explique à l’avance ce qu’on doit arranger (peinture, petits impacts du pare-brise à injecter) donc on pourra tout faire dans la foulée. Chouette.

En attendant, on recoud les rideaux du van, on le vide pour nettoyer, le repeint pour protéger de la rouille, et on prévoit un rendez-vous avec un couple d’acheteurs intéressés avec qui on a beaucoup échangé depuis quelques semaines et qui, à condition que la vitre soit changée et le WOF passé, prendraient le van pour sûr.

Arrive le jeudi matin…

III — Le rendez-vous du 4 juin

…et le van ne démarre pas. Enfin, pas tout de suite (mais ça, ça peut être le froid), et surtout, le bruit hyper strident des fois précédentes se refait entendre. Gros moment de désespoir, Romain dit « non mais on va le mettre à la benne ce truc, on va pas vendre ça à des gens », Camille renonce mentalement à récupérer l’argent qu’on y a investi parce que les montagnes russes émotionnelles, c’est vraiment trop dur au bout d’un moment.

Au bout de cinq minutes, le moteur démarre quand même. On est un peu flippés, mais on en a surtout MARRE de toujours devoir attendre ; au moins, on va remplacer cette p**** de vitre et ensuite on verra.

On roule, pendant les dix minutes du trajet le moteur fait des bruits un peu bizarres, c’est la joie sur la voie rapide : on est tendus comme des strings. On arrive à Novus, on se gare, éteint le moteur… et on entend comme de l’eau qui bout. La zone du moteur est hyper chaude, Camille se dit « non mais ça va exploser ou quoi c’est quoi ce truc encore ?? », on n’en peut plus.

On se dit qu’on attend au moins le rendez-vous de la vitre et ensuite on ira à un garage dans le coin. Pendant l’attente, un gars très gentil qui nous voit au fond du trou fait un peu la conversation et nous montre qu’il y a un magasin spécialisé littéralement à dix mètres.

Après une heure d’attente, enfin une bonne nouvelle, on vient nous chercher : la vitre est changée, victoire ! Pour la petite histoire, ils n’ont jamais trouvé le cadre manquant de la semaine précédente, donc le mécano y est allé « à la bourrin » en poussant la vitre comme un malade pour qu’elle rentre ; voilà voilààà. 😅

Bon, sauf qu’un van avec une vitre neuve qui part potentiellement à la casse, c’est pas fou non plus. C’est parti pour le magasin/garage d’en face. Un monsieur très gentil sort, on essaye de lui expliquer (en résumant les cinquante fois précédentes où il y a eu des problèmes, c’est complexe), on lui montre où la fanbelt a été resserrée, il jette un coup d’oeil et —

— « This is not a fanbelt. » — C’est pas la courroie du ventilateur, ça.
— ?
— « There is no fanbelt, it must have broke. » — Il n’y a plus la courroie, elle a dû casser.
— 😨 ???
— « It makes the engine overheat, it’s very dangerous. » — Ça entraîne la surchauffe du moteur, c’est très dangereux.
— 😱 !!!

Voilà voilààà, donc on ne sait pas ce que le garagiste d’avant a fait, mais en tout cas on a roulé sans refroidissement du moteur ce matin-là, donc heureusement qu’on était qu’à dix minutes de trajet. Ahem.

L’étape suivante (version accélérée) a été de trouver une courroie de remplacement par téléphone, de tomber sur des gens qui n’en avaient rien à faire et nous ont annoncé une « pénurie sur tout le territoire » haha — heureusement que le gars du garage les a rappelés et a trouvé une solution : aller acheter la courroie de remplacement en courant à travers un parc où Romain s’est fait des ampoules monstrueuses en espérant revenir au garage avant la fermeture (et un énorme orage) pour que le garagiste nous installe ladite courroie, puis se rendre compte que Norman travaillait juste à côté et finalement qu’il vienne nous chercher en laissant le van sur place jusqu’au lendemain.

Une nuit (agitée) plus taaard…

Norman nous pose au garage, on regarde le van, normalement tout va bien mais bon, vous imaginez bien que depuis le temps, « normalement » ne veut plus dire grand-chose pour nous. On le prend, on passe le contrôle technique sans problème, on conduit jusqu’à la maison, sauf que le moteur fait un bruit aigu qu’il ne faisait pas avant, et comme on est à fleur de peau on flippe, donc on appelle le gars gentil du garage qui dit « ramenez-le on va regarder ». On y retourne, il fait un tour dedans, ne voit rien d’anormal, c’est peut-être qu’on n’avait pas ce bruit avant justement parce que la courroie ne fonctionnait pas correctement. Mouiiii bon d’accord.

IV — Le dernier week-end

On passe donc le week-end du 6 juin à remonter les étagères (souvenez-vous, on les avait démontées LE 20 MARS) maintenant que la vitre est enfin remplacée, à ranger, nettoyer, ré-accrocher correctement les guirlandes lumineuses, bref on lui refait une beauté avant le rendez-vous avez les acheteurs du lundi à qui on a raconté toutes les (més)aventures et qui sont quand même intéressés.

Le dimanche après-midi on doit aller faire une course, Romain tourne la clef dans le contact ET CE P**** DE BRUIT STRIDENT RECOMMENCE. On a envie de pleurer, mais Norman regarde et nous dit que c’est sûrement le capteur de l’huile moteur qui déconne : en effet, le rouge de l’huile clignote alors qu’en le vérifiant manuellement tout est bon. Et en effet, le van démarre sans problème. Scrogneugneu.

Le lundi 8 juin, on se lève, en attendant mentalement la prochaine m**** qui va nous tomber dessus et faire rater la vente. Le van refait le bruit mais démarre, on arrive au lieu de rendez-vous, et là…

…Et là tout se passe hyper bien 🥶 Elise et Dave disent « Oh, il est beaucoup plus joli que sur les photos de l’annonce ! », nous écoutent montrer où sont les différentes choses, et lancent le virement sans même l’essayer (pourtant on leur a conseillé hein). On leur a bien tout redit, l’histoire du capteur et de la courroie, mais Dave est bricolo et il voulait surtout un van pas cher à retaper, donc le nôtre leur va très bien ! On va ensemble à la poste faire le changement de propriétaire, et ils nous posent à la maison avant de repartir avec le van.

Et il n’y a pas eu de problème depuis. Rendez-vous compte.

Le 8 juin, nous n’avions donc plus de van sur la conscience, donc il nous restait seulement à attendre notre avion pour rentrer, et profiter de la Nouvelle-Zélande en attendant 🙂. Nous avions acheté le billet le 28 mai chez Emirates, pour un vol le 6 juillet car rien d’abordable ne circulait avant.

Ça ne s’est pas exactement passé comme prévu, mais ça, c’est une autre histoire… Allez, à la prochaine. 😁

Camille & Romain

Y a plus de saison mon bon ami !

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