Chiang Rai, Thaïlande (16-18 fév.)

On s’était bien renseignés avant de prendre notre bus de Chiang Mai pour Chiang Rai (non non, ce n’est pas la même ville). Armés de nos fidèles sacs à dos, nous avons donc demandé au chauffeur de nous déposer en amont de la ville, à hauteur du White Temple, une des principales attractions de Chiang Rai.

16/02 — Le White Temple

Alors comment vous dire. Le White Temple, certes c’est un temple, mais… c’est très très spécial 🤣. Le sculpteur à son origine voulait créer une attraction qui donne envie aux visiteurs de Thaïlande d’aller jusqu’à Chiang Rai, et il a très bien réussi !

Le temple est entièrement blanc, et richement décoré de fioritures en forme de flammes blanches, avec des petites mosaïques en miroir qui créent des reflets. Il est construit au milieu d’un plan d’eau, avec un pont qui mène à son entrée, au milieu de… centaines de mains tournées vers le haut, on se croirait en train de passer au-dessus de l’enfer, c’est très convivial. Autour, des sculptures de crânes tordus, de monstres, lalala.

Ensuite on arrive devant l’entrée du temple, et là c’est beaucoup plus zen, belles statues, bouddhas, etc. À l’intérieur, une grande fresque d’une kitschitude à toute épreuve, orange vif, qui représente — si on a bien compris — le combat du bien contre le mal avec, dans les gentils (on pense), notamment Pikachu, Sangoku, Jack Sparrow, Spiderman, etc. Mais pourquoi ?! 😂

Et ce n’est pas le seul endroit où il y a des références de pop culture : hors de l’enceinte du temple principal, il y a toute une zone avec des sculptures de têtes suspendues aux arbres (le bon goût, mon cher), où on croise Gollum, Captain America et autres joyeusetés.

D’autres endroits sont un peu plus propres au recueillement, comme l’immense suspension de petites feuilles d’argent, où les visiteurs peuvent laisser un petit mot, comme les cadenas de la Seine. Ou une cascade artificielle avec une belle statue de femme, des animaux, et… ah ben des tortues ninja et le monstre d’Alien.

On est donc un peu perplexes sur la sacralité du lieu, mais on s’est bien amusés ! On a ensuite pris le petit songthaew (bus local) blindé jusqu’au centre pour retrouver notre hôtel.

Le Sook Jai Guesthouse était super chouette, un petit arrière jardin hippie avec des hamacs, de la verdure, et des petits bungalows individuels où on avait bien de la place. Là, Camille a pu jouer les guides touristiques en accéléré et trouver les activités qu’on allait faire les deux jours suivants, qui ont été riches !

17/02 — Cours de cuisine

On avait repéré un petit prospectus pour Akha Kitchen, un cours de cuisine thai. Depuis le début du voyage, on se retient devant les centaines d’offres de cours de cuisine qu’on voit un peu partout. C’est cher, et on a très peur du côté piège à touriste. Mais en même temps, on n’arrête pas de se dire que quand on rentre, on veut cuisiner thai, parce que c’est délicieux… On avait fait un petit essai d’une option pas chère à Chi Phat, mais c’était un peu décevant. Donc on hésite, mais devant les critiques unanimes et un score incroyable sur TripAdvisor, on se motive et on réserve !

Le cours est donné par Jaruwan, 26 ans, hyper gentille, qui nous a complètement bluffés par son professionnalisme. Elle a fait des études de cuisine et fait de la pâtisserie pendant un temps, puis à 22 ans elle a monté son business toute seule, et depuis, elle donne des cours de cuisine aux visiteurs de Chiang Rai. Elle nous raconte d’ailleurs qu’elle a déjà accueilli des chefs de différents coins du globe.

Elle passe nous chercher avec un songthaew où se trouvent déjà les autres participants au cours : deux américaines, Kenzie et Audra, et un couple super sympa de strasbourgeois en voyage longue durée en Asie, Claire et Titouan (coucou ! 😁). On fait connaissance, puis on choisit ensemble quelles options on va prendre pour les CINQ types de plats que comprend le cours :

1. Une entrée, le Akha dip,
2. Un plat sauté, le Pad Thai (ben oui),
3. Une soupe ou salade, le Lap Kai (Romain est tout fou),
4. Un curry, le curry vert a l’aubergine et au poulet,
5. Un dessert, le Mango Sticky Rice. 🤤

Direction le marché couvert local pour faire les courses ! Le marché est très sympa (là c’est clairement l’endroit où on va faire ses courses, et pas de l’attrape-touriste clinquant), et Jaru nous détaille chacun des ingrédients qu’elle choisit : les différents types de légumes, mangues, viande, riz (les plus blancs, plus beaux, étaient le luxe avant, mais tout s’est inversé maintenant qu’on connaît leurs propriétés nutritives)…

Elle nous offre une boisson, et des petits snacks pour nous les faire découvrir : une espèce de crème avec différents goûts, et une saucisse aux herbes (à peine épicée, n’est-ce pas Claire ? 😆) à tomber, typique du nord de la Thaïlande, qui rappelle à Camille les longues saucisses du Sud qu’on fait au barbecue. C’est mal parti pour nos estomacs, censés plus tard manger cinq plats différents ; mais comment va-t-on survivre, c’est trop bon ! Entre autres, on croise aussi une grosse machine à couper et sécher la chair de la noix de coco, plein de petits desserts en tapioca de toutes les couleurs, un plat rare et cher : les œufs et larves de termites (iiih), et un commerçant en train de passer un chalumeau sur des poulets, qui blague en disant que c’est pour qu’ils se tiennent tranquilles. On remplit nos petits paniers, et Camille qui joue le rôle de la squatteuse photographe, mitraille avec bonheur.

Puis le songthaew repasse nous prendre, et nous emmène au lieu que Jaru loue et a aménagé pour les cours. Et une fois de plus, c’est impressionnant : tout est nickel, déco comprise. Il y a trois espaces (un pour préparer les ingrédients, un pour les cuire ou frire, et un pour manger) bien délimités qui permettent que tout s’enchaîne de manière très fluide, et deux assistantes qui préparent les assiettes et nettoient derrière nous. Les conditions sont royales.

C’est donc parti : on commence par préparer en avance la pâte de curry pour le troisième plat, car elle doit reposer.

Puis on démarre le premier plat, le akha dip, qui est une spécialité non pas thai mais akha, la tribu d’origine de Jaru. Suivant le goût, on peut le faire plus ou moins épicé, et on le déguste en apéritif avec des légumes crus comme une tapenade. Camille, qui squatte, partage le plat de Romain, mais c’est tant mieux, jamais on ne va réussir à tout finir sinon !

C’est ensuite le tour du pad thai aux crevettes. Ce n’est pas évident de respecter le timing serré sur les plaques de cuisson, mais Romain s’en sort bien et c’est délicieux !

Ensuite vient le Lap Kai. Romain était un peu déçu de voir que le poulet avait déjà été émincé et cuit pour gagner du temps, mais il a quand même pu voir tous les accompagnements et épices à mettre avec. C’était bonnn…

Suivant : le curry vert. On mélange la pâte de curry préparée au tout début avec le poulet et des légumes, puis on fait prendre le tout au wok. À la fin, Jaru décore nos jolis petits bols. C’est vraiment compliqué de tout finir, heureusement qu’on est deux pour une portion. 😣

Enfin, bouquet final, le mango sticky rice. C’est « juste » une mangue, coupée joliment, avec une sorte de riz au lait, une partie blanche et une partie bleue (grace à la teinture de la butterfly pea flower). C’est Romain et Titouan qui font prendre le riz dans la casserole pendant que Jaru explique, et ce n’est pas évident ! On termine notre fabuleux dessert en se disant qu’on ne mangera pas les trois prochains mois.

Encore un immense merci à Jaru et sa petite équipe, tout sans exception était au top ! Elle a même laissé Camille participer du montant qu’elle voulait a la classe étant donné qu’elle ne cuisinait pas mais prenait des photos. On a aussi bien sympathisé avec Claire et Titouan, qui prenaient ensuite la direction de Pai (occasion de blague nulle sur les pailles pour Romain sur laquelle il a bondi), avant de rentrer à l’hôtel et de nous écraser sur le lit, repus comme jamais.

On vous laisse le contact de Akha Kitchen si jamais vous allez dans le coin, ou souhaitez prendre un cours de cuisine en Thaïlande, c’est un 100% de recommandation en ce qui nous concerne. 😁

https://www.akhakitchen.com/

18/02 — Cascade et éléphants

Le lendemain matin, après une longue hésitation due à notre aperçu de la conduite thaïe à Chiang Mai, on a quand même pris un scooter pour aller faire une petite marche dans le parc national de Khun Korn. La route à travers la campagne était très chouette (on a vu les champs les plus penchés qu’on ait jamais croisés 😆), et on est arrivés, seuls, dans le parc national.

La partie randonnée était plus courte que ce qu’on avait anticipé, seulement trente minutes, mais le cadre était super, la forêt luxuriante, et on entendait les cris d’oiseaux et les bruits des petits animaux. Évidemment, les photos ne rendent pas justice au vert intense des arbres et des bambous, mais c’était top. 😀

Enfin, arrivée à la cascade Khun Korn ; il ne fait pas très chaud, une vingtaine de degrés, et les nuages de gouttelettes d’eau qui nous arrivent de la chute d’eau donnent des petits frissons 😣. La cascade fait dans les soixante-dix mètres de haut, elle n’est pas à son maximum de puissance comme on est en saison sèche, mais ça reste impressionnant.

On se pose, et Camille — qui perd tout sens des températures dès qu’il s’agit de se baigner — se change vite et file sous la cascade. Iiih c’est froid… mais ça vaut tellement le coup ! Le rugissement de la cascade, l’eau qui martèle sur le dos, l’instinct qui crie de s’enfuir et balance des décharges d’adrénaline, c’est génial. On se sent tellement vivant ! Elle passera même derrière le rideau de la cascade, le temps de montrer un pied triomphant au photographe resté au sec. 😛

En rentrant, on est contents d’être partis au plus tôt à 8h : plusieurs groupes ont commencé la balade et nous croisent en sens inverse. On reprend le scooter, et comme on est en avance sur ce qu’on avait prévu, on ajoute un petit passage au Singha Park : quand il fait beau, le petit lac, les champs de fleurs et les plantations de thé doivent être magnifiques ; mais manque de chance le ciel est gris et on passe rapidement.

On pousse cependant jusqu’au temple bleu, au nord de la ville, où on déjeune, avant de rentrer rendre le scooter à 13h30 en prévision de l’activité de l’après-midi. 😉

Les éléphants…

À 14h30, c’est le départ pour aller voir… les éléphants ! Comme les cours de cuisine, c’est une activité qui est proposée dans tous les sens en Asie. Romain, qui adore les animaux, était très méfiant à l’idée de l’exploitation des éléphants, et malheureusement, c’est souvent la réalité : cirque, balade à dos d’éléphant, même baignade dans l’eau avec eux conduisent à des abus. Même si depuis quelques années la mode est à l’éco-tourisme respectueux de la nature, des habitants et des animaux, et qu’en conséquence on voit beaucoup plus de publicité pour des Elephant Sanctuary où ils sont censés être recueillis et bien traités, ça reste louche des fois. Bref, on avait renoncé.

Mais en se renseignant, Camille est tombée sur Elephant Valley Thailand dont elle avait entendu parler en ligne, et où aucune des activités « limite » n’était mentionnée, au contraire. Et comme il y avait une formule pas trop chère, on a tenté… Et on a été hyper contents. 🙂

Le site récupère des éléphants qui ont été exploités par l’industrie du tourisme, parfois nés en captivité, et leur ré-apprend à être autonomes pour les relâcher dans la nature. Ils ont des éléphants « modèles » moins marqués par les hommes, que les autres vont pouvoir imiter. On a été accueillis par une guide très sympa et motivée, qui nous a expliqué le fonctionnement du lieu, puis montré à distance les quatre éléphants dans leur routine (manger, se laver), que les soigneurs leur apprennent petit à petit, en nous racontant leur nom et leur histoire avant le sanctuaire.

L’un venait d’un cirque et avait été enfermé quatre ans dans une pièce dans le noir parce qu’il était devenu trop agressif ; une autre faisait partie des éléphants avec qui les touristes se baignent, qui sont obligés de rester dans l’eau toute la journée (alors qu’ils y passent normalement quinze minutes par jour) et doivent poser pour être pris en photos mériter leur pitance. Les deux « modèles », eux, étaient employés pour transporter du bois, et ont donc gardé plus de méfiance vis-à-vis de l’homme et sont moins dépendants. La bénévole nous a expliqué que la zone où on se trouvait était « l’école primaire », où les éléphants avaient encore un soigneur chacun, étaient douchés et nourris par l’homme, etc. La zone suivante serait « le collège », où ils seraient en autonomie, avec les gardiens pas loin au cas où, mais où ils devraient se laver et se nourrir seuls.

D’ailleurs, pour l’instant, pour leur apprendre une routine, ils les nourrissent à heure fixe ; et pour ne pas qu’ils considèrent les équipes du lieu comme des sources de nourriture, ce sont les visiteurs qui leur donnent à manger… Donc nous 😊. C’était très chouette aussi, et bien organisé (même si la plus jeune éléphante est venue piquer la fin de sa portion à la plus âgée qu’on nourrissait 😣). On a aussi appris que les éléphants reconnaissent les humains à l’odeur et à la vitesse des pas. 😀

Voilà, c’était court (1h30) mais parfaitement organisé, et on était très heureux d’avoir pu approcher des éléphants dans un bon cadre comme celui-là !

On est ensuite rentrés à l’hôtel, pour ne ressortir qu’au dîner (pad thai et fraises 🥰). Le lendemain, on repart vers le sud pour aller au Doi Inthanon, notre dernière étape de Thaïlande !

Camille & Romain

Y a plus de saison mon bon ami !

3 thoughts on “Chiang Rai, Thaïlande (16-18 fév.)

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