Ayutthaya, Thaïlande (5-7 fév.)

Après avoir dit au revoir au Cambodge, direction la ville d’Ayutthaya et ses nombreux temples en ruine (non, même après Angkor, Camille n’en a toujours pas assez 😅).

Pour ce faire, nous avons pris un train très sympathique depuis Bangkok (escale obligée vu le temps de trajet) !

Nous avons donc dormi à Bangkok près de la gare, puis le matin, nous nous sommes mis en quête d’un bureau de poste pour renvoyer en France quelques achats (on a craqué) et alléger nos sacs à dos. Google Maps nous a fait une petite surprise, et nous nous sommes retrouvés dans une ville sous la ville ; sous la grosse avenue bondée de voitures, des minuscules ruelles tranquilles, une école primaire, des petits bouibouis, et la vie quotidienne qui suit doucement son cours. On n’aurait pas cru, mais il fait bon vivre près de la gare ! Les gens étaient assez amusés de nous voir passer là, il y a de bonnes chances que peu de touristes se retrouvent dans ces rues.

On a fini par trouver le bureau de poste, où deux employés super efficaces et gentils nous ont aidé à faire notre colis, puis nous sommes retournés à la gare pour déguster nos brochettes de street-food en attendant notre train. 20 baths (~0,60€) par personne, on n’aura jamais voyagé pour moins cher !

05/02 — Arrivée à Ayutthaya

Arrivés à Ayutthaya, on sent tout de suite qu’il y a une atmosphère spéciale. La ville a l’air tranquille, le chauffeur de tuktuk qui nous aborde nous propose un prix qu’on n’a pas besoin de négocier… Puis on arrive devant notre Guesthouse : un petit pont en bois traverse la rivière qui longe la rue et, au bout, une rue étroite s’enfonce jusqu’à notre Guesthouse. Une toute petite dame nous accueille, nous montre notre chambre — basique mais bien — et nous fait monter l’escalier jusqu’à un petit coin ouvert où il y a café, thé et bananes à volonté, ainsi qu’une cuisine à disposition des pensionnaires. Trop bien 😀. On comprend aussi qu’il y a des vélos en libre-service (!), pas besoin de louer ; elle nous parle du marché de nuit juste à côté de la Guesthouse : délicieux, hyper varié où on ira manger presque tout le temps pour trois fois rien ; et comme notre chambre est au rez-de-chaussée, on a un petit espace juste à nous avec chaises, table et ventilo. Génial. La propriétaire finit la visite en nous disant — grâce à un traducteur en ligne — « Je veux que vous vous sentiez chez vous » et nous fait un câlin. On est déjà heureux. 🥰

Autant vous dire que toutes les conditions étaient réunies pour qu’on passe un bon séjour 🙂. On en a donc profité pour se reposer, lire beaucoup pour Camille (qui a mangé trois tomes de « L’amie prodigieuse » d’Elena Ferrante en un jour et demi), et se remettre à coder pour Romain.

On a quand même aussi vu les temples, on vous rassure !

On a commencé par acheter un billet groupé pour les six temples les plus connus (220 Baths, très correct et ça aide à la conservation), et visité le Wat Mahathat, célèbre pour sa tête de Bouddha enserrée dans les racines d’un arbre.

L’avantage de passer plusieurs jours à Ayutthaya (contrairement aux excursions en groupe d’une journée depuis Bangkok), c’est que les premières heures, on est très peu nombreux dans les ruines, et c’est très agréable ☺️ Les bus remplis de touristes arrivent vers 9h30-10h, et là ça se gate un peu, même si ça reste supportable.

On a donc bien profité des ruines en brique rouge du Wat Mahathat, avec ses arbres, son herbe verte et des cerisiers en fleurs, on se croirait au printemps… Ça change de l’atmosphère tropicale des temples d’Angkor, mais c’est tout aussi beau 😉. L’architecture aussi rappelle un peu certains temples khmer, moins coniques que d’autres temples thai.

On a ensuite besoin de parcourir seulement quelques dizaines de mètres pour aller au suivant, le Wat Ratchaburana et son sommet de pierre blanche. Déjà, là, on commence à avoir un peu plus chaud… Et comme on n’est pas pressés, on rentre à l’hôtel le temps de laisser passer les heures les plus chaudes. 🥵

On ressort tranquillement vers 16h, en prenant les vélos cette fois, pour aller voir les temples à la lumière du coucher du soleil. Au Wat Phra Si Sanphet, on croise trois étudiantes japonaises, sûrement de Tokyo (la première fois que Camille comprend aussi clairement l’élocution, c’est impressionnant) qui prennent des photos en disant « Hari Potta mitai! » (« On se croirait dans Harry Potter ! »), et on est un peu d’accord avec elles pour l’ambiance. Cette fois, les tours en cônes très fins font un peu château. On croise des écureuils absolument pas farouches qui nous narguent à quelques mètres mais détalent quand on veut les photographier, puis on reprend les vélos pour aller au Wat Phra Ram pour les dernières lueurs. Là, deux jeunes chiennes toutes mignonnes, sûrement de la même portée, nous emboîtent le pas et font toute la visite avec nous en jouant. Elles sont trop chou, on voudrait les emmener mais ça n’est pas trop au programme…

Le soir, on retourne à l’incroyable marché de nuit, se racheter un mango-shake et plein de petites brochettes différentes. L’endroit est vraiment top, on y goûtera aussi des nouilles avec du bœuf braisé, un curry au porc avec des noodles, des brochettes au poulpe, des donuts (bon, c’est pas hyper typique mais ils étaient bons !) et des petites friandises qui ressemblent aux fruits en pâte d’amande qu’on a en France, mais qui sont faits de pâte de haricot rouge enrobée d’une fine gélatine. Trop bon ! 😋

06-02 — Plus de teeemples !

Le lendemain, on enfourche les vélos pour rejoindre les temples les plus éloignés de la guesthouse. Première étape, le Wat Chai Watthanaram au Sud-Ouest. Il est grand et assez impressionnant, mais des travaux nous empêchent de rentrer dans l’enceinte intérieure, et on arrive pile à l’heure où des cars et des cars d’écoliers thai débarquent. Ils sont plutôt respectueux, mais pour l’ambiance mystique c’est raté 😝. Ensuite, on passe par le discret mais très beau Wat Kasattrahat Worawihan (à vos souhaits), un temple bien plus récent et en activité.

Après un bon coup de pédale, nous montons ensuite au Nord-Ouest jusqu’au Wat Phu Khao Thong. Bien plus en dehors de la ville, il nous permet de passer dans la « campagne résidentielle » aux abords d’Ayutthaya, toute tranquille et mignonne avec ses maisons aux couleurs vives et ses petits ponts de bois au-dessus du fleuve (un peu galère à traverser avec le vélo quand même !). On passe à côté d’un loto de petites grands-mères, puis on suit la route jusqu’au temple. Vu de loin, on dirait un vaisseau alien, grande pyramide légèrement incurvée (et pas très droite d’ailleurs), toute blanche, au milieu des champs. Devant lui il y a quelques ruines qu’on parcourt assez vite (le soleil tape très fort même s’il n’est que 10h30), puis on grimpe les escaliers jusqu’à la terrasse à mi-hauteur de la pyramide. Là, il y a du vent, on est à l’ombre, on est bien… On se pose un moment et Romain raconte qu’on dirait le paradis de Dragon Ball Z (la rambarde blanche de la terrasse cache l’horizon, on se croirait en plein ciel 😀).

Après un petit passage dans le centre (le Bouddha couché du Wat Lokayasutharam et les stupas du Wat Worachettharam — promis on n’invente rien), on a FAIM. On s’offre un petit plaisir coupable : le Kaffa Café, restaurant italien-thai tenu par un japonais ; puis on rentre se poser dans notre petite guesthouse où nous avons une grande discussion avec deux polonais, sur la politique, la littérature, la langue japonaise, l’étymologie et la musique. Vaste programme. 😛

Deux heures plus tard, on repart pour notre dernier temple au programme, le Wat Maheyong. Le trajet en vélo est un peu plus long et éprouvant pour Camille, qui a pris un modèle beaucoup trop petit 😣, mais on y arrive. On fait assez rapidement le tour des ruines, mais une petite madame avec une tunique mauve très pâle nous aborde et nous conseille d’aller voir le monastère d’en face, lui encore en activité, car il y a beaucoup de choses à voir.

Nous nous exécutons, et tombons sur un endroit immense, avec un plan d’eau, des jardins, un pont qui imite la pierre, un grand espace avec des statues de Bouddha sur une sorte d’estrade qui fait face à des centaines de chaises, en plus de tous les petits pavillons plus « classiques » des temples et de constructions en cours au fond. Au milieu de toutes ces installations, quelques moines habillés de la tenue traditionnelle orange ou ocre, mais surtout des centaines de gens, surtout des femmes, avec la tenue mauve très pâle de la petite dame de tout à l’heure. L’une d’elles nous accoste et nous explique que le monastère accueille des retraites de méditation, d’où cette foule qui médite, prie, marche, nettoie le temple. Elle-même vit en Angleterre, mais elle suit cinq jours de retraite ici avant d’aller voir sa famille thaïlandaise. L’atmosphère est vraiment particulière, c’est très apaisant.

On continue la balade, puis on se fait alpaguer par un moine assez jeune qui se met en devoir de nous montrer chaque parcelle du lieu, jusqu’à nous faire rentrer dans le hall d’ordination où, clairement, nous ne sommes pas censés être… C’est alors que nous tombons sur un autre moine qui parle parfaitement français (sans le moindre accent !) et nous explique comment le lieu fonctionne ; il a été ordonné moine il y a seulement cinq jours, ici-même ! Notre premier guide fait un peu la tête de s’être fait piquer ses visiteurs ; nous lui disons au revoir et regagnons la sortie.

Au final, nous serons restés trois jours à Ayutthaya, et nous avons adoré la ville. La guesthouse aux petits oignons, le marché de nuit juste à côté et les temples au milieu de la ville, tout donne à l’endroit une atmosphère tranquille de vacances, et on était ravis !

Prochaine étape, une autre ville de temples, la belle Sukhothai, ou « Aube du bonheur » en thai. 😀

Camille & Romain

Y a plus de saison mon bon ami !

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