
Le 14 janvier, nous avons enfin réussi à (difficilement) quitter Ko Chang. Après un retour au continent en bateau bus, nous avons attendu l’heure de notre bus de nuit en allant faire un tour aux sources chaudes de Ranong, sur les conseils d’Antoine. Après un instant de doute en essayant de rentrer dans le premier bassin absolument bouillant (45°C, il faut être fou), on a compris qu’il y avait plusieurs températures de bassin. On a trouvé notre bassin idéal et passé un très bon moment, émaillé de la rencontre d’un allemand et d’un anglais, un peu spéciaux mais très bien pour discuter un peu.
Ensuite, après le dîner, c’est enfin l’heure du bus. Cette fois-ci, pas d’arnaque, on a pris un bus de luxe dans les plus chers, pour être sûrs de dormir. En plus, normalement les routes de Thaïlande sont meilleures qu’au Myanmar. C’est presque parfait… MAIS. Étant partis à 20h, nous arrivons à la station de bus de Bangkok à 4h30 du matin. Autant vous dire qu’on a perdu Romain pour la journée 😫. On rencontre une française très sympa, fraîchement mariée et fan d’ Écosse avec qui on partage un taxi, puis un smoothie en attendant que notre hôtel ouvre. Enfin, à 8h on s’est effondrés sur les lits et on a dormi, même si Camille a fait un peu de montage et de repérage l’après midi. C’était bien la peine de prendre un bus de nuit pour dormir tout le lendemain…
On a quand même profité des bons restaurants du coin (May Kaidee et le Vegan Mango), et le soir, d’un concert de jazz que Camille avait repéré depuis longtemps, un duo guitare voix au BrownSugar Club avec la chanteuse Natt Buntita. Impressions mitigées cependant : le lieu avait l’air assez artificiel, il y a eu pas mal de problèmes techniques, et… Ce n’était pas la bonne chanteuse 😅. C’était quand même sympa de retrouver des petits standards de jazz.
16/01 — Le temple Wat Bowonniwet
Le lendemain en revanche, quelle journée !
Camille, réveillée tôt, part au Wat Bowonniwet juste à côté ; mais si, souvenez-vous, le temple qu’on avait raté à quelques minutes près lors de notre première visite de Bangkok. Alors qu’elle n’y allait que parce qu’il était proche de notre hôtel, elle est tombée sur un lieu magnifique avec notamment deux temples aux murs intérieurs couverts d’immenses fresques 😀. L’endroit était presque vide à 8h du matin, et elle a pu profiter en toute quiétude du temple avant de rentrer à l’hôtel retrouver Romain, tout requinqué par sa petite grasse matinée.
On commence donc notre journée à deux par trouver notre future cantine de petit-déjeuner à côté de l’hôtel et son délicieux muesli (avec un peu de yaourt et surtout plein de fruits frais) et même un BON CROISSANT (incroyable).
On part à pied pour rejoindre un des canaux de Bangkok qui servent de voie aux bateaux bus. La balade en bateau est sympa, ne coûte presque rien, et nous amène à côté de notre visite de la journée : la maison de Jim Thompson.
La maison de Jim Thompson
Petit « havre de paix au milieu de Bangkok » selon ce qu’on avait lu, le lieu était vraiment chouette, avec un magnifique jardin tropical au milieu des six maisons de bois dans les différents styles traditionnels thaïs. Une guide nous fait la visite en français, avec des petites blagues ou des « Et chez vous c’est comme ça ? » qui ponctuent l’histoire de la construction par Jim Thompson, architecte américain qui a beaucoup fait pour l’industrie de la soie en Thaïlande dans les années soixante, avant de disparaître mystérieusement en 1967.
Ensuite, Romain chargé de trouver notre déjeuner craque complètement et nous emmène manger un burger dans un restau à bières. Le premier depuis le début du voyage, promis !
L’après midi, petite déception : Camille avait vu qu’on pouvait assister à des danses traditionnelles dans le temple d’Erawan, à l’est de la ville. Ce n’est pas très loin, on reprend le bateau bus puis on marche, mais le quartier ne nous plaît pas-du-tout : nous voilà arrivés dans le temple de la consommation, centre commercial sur centre commercial, et le temple Erawan n’est qu’une minuscule enclave de vingt mètres de large au milieu du tumulte, où on entend à peine la musique sous les klaxons. On repart fissa, et on décide de tenter le parc Lumpini qui n’est pas trop loin.
Le parc Lumpini
Cette fois c’est la bonne : le parc est super chouette, avec un lac, de grands arbres qui nous permettent de respirer un peu, des pelouses où Romain s’empresse de faire un somme pendant que Camille se balade, des oiseaux, des petits écureuils bruns et blancs, de jolies statues, et surtout d’énormes varans ! Posés tranquillement au bord de l’eau, longs d’un mètre à un mètre cinquante, ils sont impressionnants. On passe un bon moment dans le parc, d’abord à se reposer, puis à parcourir les différents chemins ; on répète, cinq ans et demi après, la demi-heure de pédalo du jour où on s’est mis ensemble (aïe aïe aïe le temps passe vite), puis on regarde tranquillement le soleil se coucher entre les immeubles.
Concert traditionnel au Tep Bar
On trouve ensuite un bus qui nous emmène à Chinatown pour notre objectif du soir : un autre concert, de musique traditionnelle cette fois, dans un bar à cocktails. Après un dîner chinois en attendant l’ouverture, on se pose au bar, et on n’est pas déçus d’être venus ! L’ambiance est excellente, le serveur très accueillant nous fait tester un vin de riz local, le « Au », avant de nous servir un autre type, le « Sato », et nous discutons avec deux autres couples, japonais et tchèques, puis le concert commence.
Les musiciens sont très bons, et la musique traditionnelle est super festive, c’est vraiment top. Ils sont quatre et tous ont l’air très jeunes : une chanteuse qui joue aussi du tambourin et des cymbalettes ching que j’avais déjà vues au Myanmar, une joueuse de salo (violon thaïlandais à trois cordes), un joueur de chakhe (cithare de 1,40m de long posée à l’horizontale), et un percussionniste de khong khaek. Le concert était court, mais on repart comblés !
On aura fait une bonne variété des transports bangkokais : marche, bateau, bus, et pour finir Grab (le système Uber local). 🙂
17/01 — Le temple Wat Arun
Cette fois, on teste le bateau bus sur la voie principale, c’est-à-dire le fleuve. Les employés sont beaucoup plus stressés que ce qu’on a vu la veille, mais on comprend pourquoi plus tard : comme l’un des quais est en travaux, l’itinéraire est modifié, et c’est un peu le bazar.
On arrive devant le temple Wat Arun, qu’on avait vu de loin notre premier soir à la terrasse de notre restaurant, il y a presque deux mois (😱). Il est très beau, couvert de céramique blanche avec des motifs de couleur ; on se contente de le regarder de l’extérieur, l’entrée dans l’enceinte étant payante et les visiteurs tous très occupés à prendre des selfies devant le temple. Puis on prend la navette qui nous amène en face, sur l’autre rive du fleuve, pour aller visiter le Wat Pho.
Le temple Wat Pho
On a été complètement conquis par ce temple, qui est immense ! C’est en fait surtout l’enceinte qui est très grande, et remplie de plusieurs bâtiments et constructions très variés. Des pagodes à la gloire des quatre rois de Thaïlande, le temple principal entouré de plusieurs petits bâtiments aux toits de couleurs toutes différentes, de petites cascades artificielles avec des centaines de statues d’ermites dans des positions de contorsions, ou sculptures d’animaux. Camille en se promenant est tombée sur toute une galerie qui explique les différentes parties du temple ; tout est extrêmement bien fait et passionnant !
Le temple est notamment construit pour représenter les quatre continents du bouddhisme. En plus des attractions les plus connues comme l’immense Bouddha couché (43m de long, très impressionnant), il contient une école de massage et de médecine, et ce que les explications de la galerie décrivent comme « la plus ancienne université publique de Thaïlande » : des milliers d’inscriptions sur les différents bâtiments, qui transmettent au peuple les connaissances de l’époque en littérature, médecine, histoire, arts, poésie… Petit exemple amusant : outre des schémas de points du corps (massage ou acupuncture ?), on trouve des fresques expliquant différents maux du corps et les plantes adaptées pour leur traitement… en fonction du jour de la semaine où on est né !
On apprend aussi que les gardes peints sur les murs représentent chacun un pays différent, avec des inscriptions qui « résument » ce qu’en savaient les thaïlandais à l’époque : on rit beaucoup devant les « Français », qui « portent tous une veste noire à boutons dorés et ont des gardes devant les bureaux de poste » 😂.
Au final, malgré la chaleur, on sera restés plusieurs heures dans le Wat Pho, et on ne peut que conseiller le lieu pour une visite de Bangkok. 🙂
On rentre ensuite vers notre hôtel pour manger de délicieuses Pad Thai de Street food, changer les kyaths birmans qui nous restaient, et faire quelques emplettes, avant de s’occuper de la logistique pour notre départ le lendemain vers le Cambodge.
Le soir, c’est session Street food, et on se régale : brochettes au bœuf, poulet, porc, champignon avec petite tomate cerise et ananas, jus frais de fruit du dragon, glace coco dans la noix de coco, et enfin « rotee », la crêpe du coin, avec de la mangue à l’intérieur. On se gave un peu, mais ça ne coûte rien et tout est trop bon 🤤. On rentre repus à l’hôtel, où décidément on dort très bien, et on profite de notre dernière nuit thaïlandaise.
Enfin, le 18 matin, on se lève tranquillement, et après un dernier muesli, on va prendre notre bus jusqu’à la frontière. Prochain épisode au Cambodge !